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martes, 10 de diciembre de 2013

Le torero José Tomas ovationné à Paris

Lo podríamos haber traducido, pero nos pone mucho más en la lengua de la diplomacia, que es el nuestros vecinos del norte

Le grand torero espagnol était lundi soir dans la capitale française pour une séance de dédicaces de son livre Dialogue avec Navegante. Un événement rarissime.

Novembre 2013 
Pas un mot sur les réseaux sociaux, aucune annonce "officielle"... Aucun des 364 invités n'a éventé l'information : José Tomas, le maestro de Galapagar, le divin taiseux, célèbre pour ses corridas et ses stratégies d'évitement de l'homme (il fuit la foule et les médias), a accepté de parler. Et à Paris, de surcroit ! Oh, pas longtemps, d'autant que, donnée imprévue, il devra partir impérativement s'envoler le soir même de son arrivée pour le Mexique. Mais bon, c'est écrit sur les petits cartons rouges des éditions Au diable vauvert. "La présentation de l'ouvrage Dialogue avec Navegante aura lieu le lundi 9 décembre, à 20 heures, en présence du maestro José Tomas, au Théâtre de la Maison des cultures du monde et de l'Alliance française, sise Boulevard Raspail." 
Lundi 9 décembre 2013 
9 heures : Il fait beau et froid sur la capitale. Aussi beau qu'en ce 16 septembre 2012, jour du triomphe du torero dans les arènes de Nîmes lors de ce qu'on appelle depuis "la corrida du siècle". Le combat "seul contre six" taureaux de six élevages différents, au cours duquel il récolta onze oreilles (sur 12 possibles) et une queue, et gracia un taureau. La Corrida parfaite que Simon Casas, ancien torero et directeur des arènes de Nîmes, a si bien relatée dans son livre publié au Diable vauvert. Et un exploit qui transforma cet extraterrestre, ressuscité à deux reprises (1996 et 2010) en légende vivante. Non seulement pour les 15 000 personnes présentes ce jour-là dans les arènes gardoises, mais aussi pour toute la planète des aficionados. 
"Quelques jours après m'être réveillé de ma blessure d'Aguascalientes, j'ai commencé à recevoir la visite de Navegante, le toro qui me l'a infligée. A vrai dire, au début cela ne m'a guère réjoui, mais, les jours passant, j'ai oublié ma rancune, une relation de confiance s'est établie entre nous, nous avons engagé la conversation et sommes même devenus collègues. Au cours d'une de ces conversations, je lui ai demandé : "Pourquoi t'es-tu retourné sur moi de façon aussi imprévisible ? Sa réponse : 'Parce qu'il te fallait payer encore une fois pour tout ce que nous, les toros, nous ne cessons de te donner.'" C'est ainsi que commence le texte que lut Tomas après le coup de corne donné par Navigante le 24 avril 2010 au Mexique. Mario Vargas Llosa écrit à son tour un court texte, Monologue du taureau face à José Tomas, puis Paco AguadoFrançois Zumbiehl, etc. y sont allés de leur plume, Autant de récits et d'hommages recueillis dans cet ouvrage qui nous vaut la rencontre parisienne. 
19 heures : une poignée de photographes a été invitée à immortaliser le matador espagnol avant son entrée en scène. Mais il y a déjà beaucoup de monde au théâtre de l'Alliance française, Boulevard Raspail. Ca parle espagnol et français, la blonde Marie Sara déboule - elle sera sur la photo -, Zocato, le délicieux journaliste tauromachique de Sud-Ouest, dit bonjour dans toutes les langues, le torero Julien Lescarret, qui vient d'ouvrir une boutique de Pata Negra (la Roll's Royce du jambon hispanique) dans la capitale, n'est pas loin de son coupeur de jambon, les petites mains de Ricard s'activent derrière leur table d'apéritif. Quant à Marion Mazauric, la patronne du Diable vauvert et éditrice, donc, du maestro, elle peaufine, en maîtresse de maison, les derniers préparatifs. José Tomas, légèrement en retard, est nous dit-on toujours au Lutétia (grand hôtel parisien à quelques encablures) en compagnie du comédien et aficionado Denis Podalydès
19 h 23 : Chapeau sur le chef, écharpe autour du cou, barbe de plusieurs jours, il arrive, majestueux. Dans la cour de la Maison des cultures du monde, il s'adonne de bonne grâce à une séance de photos, mince sourire aux lèvres. Sept minutes plus tard, nouvelle prise de vues en petit comité sur la scène de théâtre. Avec ou sans chapeau, assis, debout, le regard de biais ou en frontal... José Tomas accepte tout, mais ses yeux disent tout le malheur du monde. On sent que l'homme est plus à l'aise face à des toros bravos qu'à des objectifs. Dix minutes de pose, et enfin le voilà exfiltré vers sa loge. En haut, dans le hall du théâtre, ça se bouscule sec. Les invités VIP sont acheminés vers l'orchestre : Marie Sara, Christophe Lambert, Florence Aubenas, Catherine Millet, Jacques HenricLucien ClergueVera MichalskiChristian DedetSophie Calle... s'installent. A l'étage, toutes les places sont prises d'assaut.  
20 h 05 : Arrivée sur scène du matador au chapeau, accompagné de Marion Mazauric et de l'anthropologue François Zumbiehl. Standing ovation pour la star espagnole. Petit mot de Marion Mazauric, long discours de François Zumbiehl.... Les fauteuils s'impatientent, d'autant que le maestro, on vous l'a dit, doit repartir à 21 heures pétantes, son vol transatlantique étant programmé à 23 heures. Enfin, José se lève, file vers le micro, une mince feuille de papier à la main, tandis que, sur l'écran blanc disposé derrière lui, va s'inscrire la traduction de son allocution. "Ce soir, avant de commencer à parler, je devrais me découvrir, comme le veut la tradition taurine quand on débute dans une arène", dit-il en accompagnant ses mots du geste adéquat. Classe et élégance, applaudissements nourris. Puis il évoque un souvenir de janvier 1994 (il avait alors 18 ans), dans une petite arène du Mexique où il assista, aux côtés de croisiéristes - et néophytes - américains, à une sublime novillada. "Moi, à ce moment, je commençai à comprendre ce que signifiait le fait d'être torero. Je mûrissais en moi la conviction, pleine et entière, que la relation avec cet animal, le Toro, dans cet espace circulaire, l'arène, était ce à quoi j'allais consacrer ma vie."  
Après une série d'interrogations sur les émotions respectives du public et des toreros, il en vient à citer Einstein ("L'important est de ne pas cesser de s'interroger.") Pas un bruit dans le théâtre, silence respectueux, 360 regards rivés vers le pupitre... le rêve de tout comédien. Mais le rêve du spectateur s'achève : "Comment ne pas remercier aussi tous les toros et tous les toreros qui se sont rencontrés et se rencontreront dans une arène, avec différents résultats, mais avec une seule finalité : se fondre en un être unique pour éterniser nos vies par le biais de l'art." Tout le monde debout, les bravos pleuvent, et les gens se précipitent pour faire dédicacer leur livre. Un petit quart d'heure de signatures, et file le maestro. 
21 h 25 : Après libations diverses, projection d'un court montage (13 minutes) de la fameuse corrida nîmoise - José Tomas n'a autorisé aucune diffusion de la corrida, même si, on le sait, des captations clandestines s'échangent sous le manteau. Même silence respectueux, même attention ultime devant le spectacle d'un homme au faîte de son art, ne bougeant pas d'un millimètre face aux toros du Gard... et sortie en triomphe par la Grande Porte. 
21 h 45 : Denis Podlydès, tout juste arrivé du théâtre de l'Odéon en scooter, lit le Dialogue avec Navegante de José Tomas. Sa voix fatigue - il a avalé trop vite un morceau de Pata Negra, confie-t-il au public compatissant, peu importe, les aficionados de ce décembre parisien sont aux anges.  
22 heures : Nouvelles libations. Marion Mazauric peut souffler. L'opération José Tomas est une réussite. Et son petit livre rouge s'est vendu comme des petits pains. 

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/le-torero-jose-tomas-ovationne-a-paris_1306475.html#vYhI1tS6hIokYtiS.99

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